Mme NkosazanaDlamini-Zuma, ancien ministre sud-africain, présidente de la Commission de l’Union africaine, première femme à accéder à ce poste.
L’Afrique du Sud a combattu aux côtés des Alliés lors des deux guerres mondiales et au sein des forces de l’ONU durant la guerre de Corée. Membre fondateur de la Société des Nations et des Nations unies, l’Afrique du Sud fut mandatée pour gouverner sur le Sud-Ouest Africain (Namibie) après la Première Guerre Mondiale. Quant à Jan Smuts, il participa à la rédaction de la Charte des Nations unies.
La politique raciale de l’Afrique du Sud a conduit, après 1948, à l’isolement du pays, lequel s’est accentué après le massacre de Sharpeville en 1960, le soulèvement de Soweto en 1976 et les soulèvements des townships dans les années 80. L’Afrique du Sud quitta alors le Commonwealth, et l’ONU mit un terme au mandat de Pretoria sur le Sud-Ouest Africain.
Etat paria jusqu’au début des années 90, l’Afrique du Sud a, au fur et à mesure du démantèlement de l’apartheid, retrouvé sa place dans le concert des nations. En 1991, les sanctions internationales sont tombées et les relations diplomatiques se sont multipliées. Après 1994, la RSA a réintégré le Commonwealth, a rejoint l’OUA et le Mouvement des non alignés. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud entretient des relations diplomatiques avec plus de 170 pays.
Comme le rappelait récemment le ministre sud-africain de la Coopération et des Relations internationales, Mme Maite Nkoana Mashabane, la politique étrangère sud-africaine peut se résumer comme suit :
Premièrement, l’Afrique en général et la SADC en particulier restent les pivots de la politiqueextérieure sud-africaine. L’intérêt de l’Afrique du Sud pour l’Afrique s’est manifesté de différentes manières. Dans les missions demédiation, de maintien de la paix et de projets de reconstruction, mais également dans une participation active à trouver des solutions aux défis que pose le développement, et enfin en soutenantles approches favorables au maintien de la démocratie en Afrique. Les efforts sud-africains en faveur de la paix etde la sécurité ont été menés dans le cadre du Conseil de Sécurité des Nations unies, du Conseil pourla Paix et la Sécurité de l’Union africaine et des organes de la SADC. L’élection le 15 juillet 2012 de Mme NkosazanaDlamini-Zuma, ancien ministre sud-africain des Affaires étrangères et ministre de l’Intérieur, à la tête de la Commission de l’Union africaine atteste la volonté sud-africaine de jouer un rôle de premier plan dans le renforcement des structures régionales. L’engagement sud-africain envers l’Afrique s’est également traduit par l’organisation du premier sommet mondial sur la diaspora africaine le 25 mai 2012 à Johannesburg.
Le ministre sud-africain de la Coopération et des Relations internationales, Mme Maité Nkoanoa Mashabane, au sommet mondial sur la Diaspora Africaine réuni le 25 mai 2012 à Johannesburg
Deuxièmement, la diplomatie sud-africaine déploie beaucoup d’énergie au renforcement de ses relations bilatérales, notamment avec les pays qui occupent une place majeure sur la scène internationale. Alors que les relations de Pretoria avec ses partenaires traditionnels du Nord se sont renforcées, parfois à un niveau stratégique, les relations avec les pays du Sud se sont, elles aussi, étendues comme le prouve l’entrée de l’Afrique du Sud fin 2010 dans le groupe des BRICS.
D’une manière plus générale, l’Afrique du Sud poursuit son rôle d’acteur majeur de la scène internationale. En 2005, elle a été choisie comme l’un des 47 membres fondateurs du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies qui a vu le jour l’année suivante et, le 16 octobre 2006, elle obtenait un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Le 12 octobre 2010, les Nations unies attribuaient à nouveau un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité à l’Afrique du Sud pour la période 2011-2012. Grâce à son élection au Conseil de sécurité, l’Afrique du Sud a pu poursuivre sa contribution à l’avènement de la paix et de la stabilité sur le continent africain et partout dans le monde. Elle va accroître le développement de partenariats efficaces entre les Nations unies et les organisations régionales et sous-régionales. Elle se fera l’avocat du continent africain et continuera à travailler avec les membres de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) dans la poursuite d’une gouvernance internationale efficace et du multilatéralisme. Pretoria continue à jouer un rôle phare en matière de désarmement, de non-prolifération et de contrôle des armements et participe activement aux différents forums sur la question.
Le Président Jacob Zuma à la tribune des Nations unies en septembre 2012.
L’Afrique du Sud plaide également pour une réforme des Nations unies et des Institutions de Bretton Woods qu’elle voudrait plus représentatives du monde d’aujourd’hui. « Le débat sur la réforme des Nations unies, et en particulier celle du Conseil de sécurité, a débuté il y a dix-huit ans et, à ce jour, on n’enregistre pas de progrès notoire (…) La composition actuelle du Conseil de Sécurité le voue à l’impasse et à la paralysie, y compris face à l’urgence d’une crise. Il n’est ni représentatif ni démocratique, que ce soit dans sa composition ou dans ses mécanismes de décision. Nous souhaiterions que l’Afrique soit mieux représentée au sein de ce Conseil, alors que 70% des points de son ordre du jour concernent le continent africain. Le Conseil de sécurité doit être élargi et l’Afrique doit obtenir au moins deux sièges dans la catégorie des membres permanents et cinq dans la catégorie des membres non-permanents. (…) », rappelait une nouvelle fois le Président Zuma lors de son intervention à la tribune des Nations unies à New York le 25 septembre 2012. C’est une demande constante que l’Afrique du Sud formule dans des groupements comme le G8, auquel elle est associée, et le G20, auquel elle appartient, ou par la voix du groupe BRICS. Enfin, le gouvernement sud-africain, conscient des ravages provoqués par le changement climatique, plaide en faveur de tout ce qui peut préserver l’environnement et assurer un développement durable. Ainsi, est-ce à Durban, en Afrique du Sud, que s’est tenue fin novembre-début décembre 2011 la conférence de l’ONU sur le changement climatique, COP 17.
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