DECES DU MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT EDNA MOLEWA
DECES DU MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT EDNA MOLEWA
Le gouvernement a annoncé que les cérémonies commémoratives à la mémoire du ministre de l’Environnement, Mme Edna Molewa, auraient lieu le mercredi 3 octobre à Pretoria. Les funérailles se dérouleront le samedi 6 octobre.
Mme Edna Molewa s’est éteinte le dimanche 23 septembre à l’âge de 61 ans dans un hôpital de la province de Gauteng où elle avait été admise au début du mois. Elle avait occupé plusieurs fonctions ministérielles et avait été Premier de la province du Nord-Ouest de 2004 à 2009. Elle avait ensuite été nommée ministre du Développement Social de 2009 à 20010, puis ministre de l’Eau et de l’Environnement avant que le portefeuille ne soit scindé en deux après les élections générales de 2014. Elle a gardé son poste de ministre de l’Environnement jusqu’à son décès.
En juillet de cette année, lors de la visite du ministre français de la Transition écologique et solidaire, M. Nicolas Hulot, Mme Edna Molewa avait reçu les insignes d’Officier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur pour sa contribution à la lutte pour la libération, les droits de la femme et ses efforts notoires dans la protection de l’environnement.
Le Président Cyril Ramaphosa a indiqué qu’Edna Molewa aurait droit à des funérailles de Catégorie 1 réservées notamment aux ministres en exercice. Le chef de l’Etat a également demandé à ce que les drapeaux soient mis en berne.
FUNERAILLES OFFICIELLES POUR L’AMBASSADEUR MODISE
FUNERAILLES OFFICIELLES POUR L’AMBASSADEUR MODISE
Le Président Cyril Ramaphosa a déclaré des funérailles officielles de Catégorie 1 pour l’ancien chef du protocole de l’Etat et titulaire de l’Ordre National de Luthuli, l’Ambassadeur Billy Modise, qui s’est éteint le 20 juin 2018 à l’âge de 87 ans. « Feu l’ambassadeur Modise a servi notre pays avec dévouement et diligence et mérite tous les honneurs pour sa contribution exceptionnelle à l’avènement d’une Afrique du Sud libre de l’oppression et à la construction d’un pays non-raciste, non-sexiste et démocratique », a déclaré le chef de l’Etat. Ce dernier a demandé à ce que les drapeaux soient en berne jusqu’au 28 juin, jour des funérailles de l’Ambassadeur Modise.
Billy Modise est né à Bloemfontein, dans ce qui était alors l’Etat Libre d’Orange, le 8 décembre 2018, et a grandi dans un environnement hautement politisé. Il a pu poursuivre ses études à l’école de Modeerport grâce à une bourse de l’Eglise anglicane. En janvier 1955, il est admis à l’Université de Fort Hare pour y étudier la médecine. C’est sur le chemin de l’Université qu’il rejoint l’ANC. Alors qu’il est encore étudiant, il est amené à travailler avec, notamment, Z.K. Mattews et Govan Mbeki. De ses contacts avec ces dirigeants politiques chevronnés, il s’imprègnera de la politique de libération qui ne le quittera plus. Il devient secrétaire de la Ligue de la Jeunesse de l’ANC de la branche de Fort Hare puis secrétaire du Conseil Représentatif des Etudiants.
Sa santé l’obligera à renoncer à ses études de médecine pour une licence qu’il achèvera en 1959. A Fort Hare toujours, il rejoint l’Union Nationale des Etudiants sud-africains (Nusas) dont il deviendra l’un des cadres dirigeants. En 1960, la Nusas l’envoie en Suède pour assister à une conférence. Il y poursuivra des études grâce à une bourse. Il commence alors à mobiliser l’université contre l’Etat de l’apartheid. Entre 1960 et 1972, il réussira à étendre la mobilisation à la Finlande, au Danemark et la Norvège où il établit des relais de l’ANC.
En 1975, il est envoyé aux Etats-Unis pour travailler à la Conférence des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) pour laquelle il prépare des documents d’orientation sur la question de la réinstallation. De 1976 à 1988, il travaille pour l’ONU, formant des exilés namibiens en science politique, sociologie et éducation, entres autres activités.
Billy Modise quitte l’ONU en 1988 pour se consacrer à l’ANC à plein temps. Il retourne en Suède comme représentant du Congrès National African. Il sera rappelé en 1991 pour diriger au quartier général de l’ANC la fondation Matla établie pour préparer les élections de 1994.
En 1995, il est nommé Haut-Commissaire de l’Afrique du Sud au Canada, puis devient chef du Protocole de l’Etat de 1999 à 2006.
« Billy Modise a choisi de lutter contre l’oppression plutôt que d’accepter un statut de citoyen de seconde catégorie. Il a affronté l’inconnu, à travers de nombreux pays afin de chercher une réponse à l’abominable système de l’apartheid ».
La Présidence
COMMEMORATION DU CENTENAIRE DE NELSON MANDELA ET ALBERTINA SISULU A L’UNESCO- 22 JUIN 2018
COMMEMORATION DU CENTENAIRE DE NELSON MANDELA ET ALBERTINA SISULU
A L’UNESCO- 22 JUIN 2018
A l’occasion des célébrations du centenaire de Nelson Mandela et d’Albertina Sisulu, l’Ambassade d’Afrique du Sud à Paris a voulu rendre hommage à ces deux héros de la lutte anti-apartheid en organisant, le vendredi 22 juin au siège de l’UNESCO à Paris, une conférence et la projection du film « Un Long Chemin vers la Liberté ».
Dans le discours qu’il a prononcé à l’UNESCO, l’Ambassadeur de la République d’Afrique du Sud en France, S.E. Rapu Molekane, a rappelé le destin exceptionnel de ces deux personnages et, en particulier, celui de Mama Sisulu moins connu peut-être du grand public.
« C’est avec beaucoup d’humilité et de modestie que je m‘adresse à vous aujourd’hui pour évoquer ces deux géants de notre révolution : Mama Albertina Sisulu et Tata Nelson Rolihlahla Mandela. Si ces deux piliers de la lutte anti-apartheid étaient encore en vie, ils auraient eu 100 ans dans quelques semaines.
De manière fort à propos, le parti au pouvoir, le Congrès National African (ANC), a déclaré 2018 « année Mama Sisulu et Tata Mandela » afin de rendre hommage aux rôles qu’ils ont joué, aux sacrifices auxquels ils ont consenti avec dévouement, à l’influence qu’ils ont eu et, enfin, à leur contribution à l’humanité toute entière. Leur vie a couvert une période qui a commencé en 1918 pour se terminer 95 ans plus tard pour Nelson Mandela et 94 ans plus tard pour Mama Sisulu puisqu’elle est décédée peu de temps avant son 95e anniversaire en 2013, année où nous a quittés Mandela. La signification, l’impact et l’influence de leur vie bien remplie continuera à servir de phare aux générations à venir.
Parler de leur vie revient à évoquer le passé, mais aussi le présent et l’avenir et notamment de la société à laquelle nous rêvons.
Je dois préciser dès le départ que ces deux icônes sont des purs produits de l’ANC et que leur vie est intimement mêlée au destin du Congrès National Africain. Je précise cela car il est devenu courant d’essayer de raconter leur vie en les dissociant de l’ANC et, dans notre pays ou ailleurs, de les utiliser au profit d’ambitions personnelles. En disant cela, je ne veux pas dire qu’ils n’appartiennent pas à l’humanité toute entière. Assurément, nous en avons fait cadeau au monde mais, il ne faudrait pas oublier qu’ils furent les produits et les membres de l’ANC jusqu’à leur dernier souffle.
De qui parlons-nous aujourd’hui ? Qui sont ces géants ? Permettez-moi de commencer par Mama Sisulu. Cette femme de courage, cette combattante sans peur, championne des droits de la femme et de la démocratie, est née le 21 octobre 1918 dans la région de Tsomo, au Transkei, Cap Oriental. Orpheline à l’âge de 15 ans, et seconde d’une famille de cinq enfants, elle dût s’occuper de ses quatre frères et sœurs. Elle voulait être professeur, mais finit par devenir infirmière car la formation d’infirmière lui procurait des revenus dont elle avait besoin pour continuer à nourrir sa famille. Pour cela Mama rendra grâce aux Missionnaires catholiques. Elle devint sage-femme au service de Santé de la ville de Johannesburg à partir de 1954. Elle supportera l’affront de se rendre dans des townships poussiéreux, à pied, en portant sur la tête ses instruments de travail dans une grosse valise, comme les femmes qui dans les zones rurales portent des seaux d’eau sur la tête. C’est en 1941 qu’elle épousa Walter Sisulu qui, lui aussi, militait au sein de l’ANC. En 1944 à Johannesburg, Mama Sisulu était la seule femme membre de la Ligue de la Jeunesse de l’ANC. Elle devint ensuite membre de la Ligue des femmes de l’ANC et de l’ANC. Elle se révéla excellente organisatrice et perfectionna ses compétences en s’intéressant aux questions liées à l’enfance, aux droits et à l’éducation, notamment lorsque le régime raciste, sous la houlette de l’architecte de l’apartheid, Hendrik Verwoed, décida, en 1953, de mettre en place une éducation bantu, c’est-à-dire l’abandon de l’éducation pour tous au profit du développement séparé. Le Parti Nationaliste et la philosophie Verwoed se résument parfaitement dans cette citation : « Les Noirs ne devraient jamais connaître les verts pâturages de l’enseignement, et en particulier ceux des sciences et des maths. Ces Bantus doivent savoir que leur condition est d’être coupeurs de bois et des porteurs d’eau ».
Verwoed était le diable incarné. Il systématisa tout ce que les anciens colonisateurs n’avaient pas osé faire. C’est sous Verwoed que les puissances occidentales ont fermé les yeux sur les injustices, l’expansionnisme et l’occupation. L’Occident a regardé faire cela avec indifférence et a tacitement soutenu l’enracinement de l’apartheid dans cette partie du monde au motif d’endiguer le communisme et l’Union soviétique.
Verwoed fut encouragé par cette indifférence et ce soutien et a étendu ces pratiques lorsqu’il fut Premier ministre de 1958 à 1966. Jusqu’à sa mort, il a mis en place de nouvelles lois, notamment l’interdiction des mariages interraciaux, la Loi sur l’Immoralité, le « Group Aeras Act », les « pass laws » et l’usage séparé des installations publiques …ce sont ces lois qui ont forgé la détermination de Mama Sisulu à combattre et détruire l’apartheid. En 1954, Mama Sisulu figurait parmi les fondateurs de la Fédération Sud-Africaine des Femmes qui a fédéré sous son aile de nombreuses organisations les encourageant à résister et combattre les lois iniques de l’apartheid. Elle figurait parmi les dirigeants de la Marche des 30 000 femmes qui se sont rendues devant le siège du pouvoir, l’Union Buildings, pour protester contre l’obligation faite aux femmes de porter des papiers pour circuler. Elle a assisté au lancement de la Charte de la Liberté à Kliptown. Sa maison était devenue une ruche, elle s’était même transformée en classe pour enfants comme alternative à l’éducation bantu.
Son mari, en tant que Secrétaire Général de l’ANC, était le moteur du mouvement. Il passait le plus clair de son temps loin de la maison et elle a dû élever ses enfants tout en poursuivant son métier d’infirmière et la lutte. Elle fit des allers et retours entre chez elle et la prison, sa maison fut perquisitionnée constamment et la situation s’empira lorsque l’ANC fut interdite et ensuite lorsque la direction du mouvement, dont son mari Walter Sisulu faisait partie, fut emprisonnée pour trahison en 1964.
Cette femme fut témoin de toute la brutalité du système d’alors. Elle fut emprisonnée avec son fils, sa fille fut arrêtée en vertu d’une soi-disant loi anti-communiste, puis d’une loi anti-terroriste et enfin en raison de la loi sur la sécurité intérieure. Tout cela la décidera à choisir l’exil.
Avec le haut-commandement de la branche armée de l’ANC, la branche militaire emprisonnée et tous les mouvements frappés d’interdiction, Mama Sisulu continua à organiser la lutte des femmes et des jeunes. Elle fut une grande source de force, d’espoir, de savoir et d’encouragement. Avec toutes les femmes du Haut Commandement de l’Umkhonto Wesizwe et de l’ANC elle permit à l’ANC de vivre et de montrer la voie aux jeunes générations. Leurs efforts communs, conjugués à d’autres facteurs, déclenchèrent le soulèvement des jeunes de 1976. A l’époque, elle était persona non grata et ne pouvait assister aux rassemblements, ne pouvait approcher les établissements scolaires ou les autres établissements publics. Elle élevait ses enfants seule, elle était soutien de famille au sens large, servant de mère à la nation toute entière. Elle a pris des risques immenses, y compris celui de perdre sa licence professionnelle. Heureusement, ce ne fut pas le cas malgré la prison, le harcèlement et notamment les accusations de trahison.
La vie de Mama Sisulu est l’incarnation de la droiture et du courage. Malgré sa modestie, elle a fait preuve d’une grande intelligence et s’est avérée, tout comme son mari, un excellent stratège. Des milliers de jeunes, y compris ses propres enfants, ont grossi les rangs de l’Umkhonto We siswe et de l’ANC. Grâce à son opiniâtreté, de nombreux jeunes se sont impliqués dans la lutte clandestine afin de soutenir ou de participer au combat contre apartheid et ses agents.
On peut dire que Mama Sisulu était sans conteste une véritable révolutionnaire. En tant que membre et dirigeant de l’ANC et de sa section féminine elle a été au premier rang de la restauration de la Ligue des Femmes de l’ANC dont elle est devenue la vice-présidente.
En 1994, elle figurait parmi les premiers députés ANC et eut ainsi l’honneur, en siégeant dans un parlement qui depuis des lustres était aux mains des racistes, de nommer Nelson Mandela premier Président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud. Ce fut la première étape dans la transformation du parlement et la fin des lois de l’apartheid.
L’amour de Mama Sisulu pour les enfants et leurs doits fut récompensé avec la fondation, en 1990, du Comité des Droits de l’Enfance qu’elle pilota en réponse aux humiliations, à la répression, à l’emprisonnement arbitraire, à la violence et la torture que subissaient les enfants à l’époque. Elle a poursuivi son travail de parlementaire et a œuvré pour un traitement particulier en faveur des enfants.
Nous garderons de Mama Sisulu le souvenir d’un dirigeant digne, discipliné, unificateur et humble. Elle n’a pas cherché à distinguer ou isoler les masses noires oppressées pour des raisons idéologiques ou sur la base de l’appartenance politique et elle a, par exemple travaillé avec le Dr Asvat de l’AZAPO. Elle nous a appris l’unité et la discipline afin que nous puissions atteindre notre objectif. C’est ainsi que lors de son décès, même ceux qui avaient soutenu l’apartheid comme George W. Bush, Margaret Thatcher et beaucoup d’autres en Occident, ont rendu hommage à cette femme de courage et à ce dirigeant authentique de la lutte contre l’apartheid.
Nous l’honorons et la remercions pour la manière désintéressée et droite avec laquelle elle a dirigé notre combat tout au long de sa vie et nous nous engageons à suivre son exemple et s’inspirer des qualités dont elle a fait preuve.
Il n’est nul besoin de présenter ni de faire de longs discours sur Tata Nelson Rolihlahla. Chacun d’entre nous connaît sa vie ou une partie de celle-ci. Je serai d’autant plus bref que nous allons voir le film produit par Anant Singh et insipré de la vie de Mandela : « Un Long Chemin vers la Liberté ». Je pense que ce film reflète bien ce qu’était Mandela. Laissez-moi juste évoquer quelques éléments de la vie de ce géant de notre révolution. Issu de la famille royale des Tembu au Transkei, avocat de profession, Nelson Mandela fut membre fondateur de la Ligue des Jeunes de l’ANC en 1944, volontaire pour conduire la campagne de défiance de 1952 et premier commandant-en-chef de la branche armée de l’ANC, l’Umkhonto we Siswe en 1961. Accusé numéro un dans le procès pour trahison de l’Umkhonto we Siswe, c’est à cette occasion qu’il a prononcé, au moment de la sentence en 1964, cette phrase devenue célèbre « J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et que j'espère accomplir. Mais si nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Mandela a vécu et a réalisé cet idéal.
En 1994, il est devenu le premier président et commandant-en-chef d’une Afrique du Sud libre et démocratique après 27 années passées en prison. Sans amertume, il a pardonné à ses geôliers et a appelé certains d’entre eux dans son gouvernement, notamment F.W. De Klerk. Il n’accomplit qu’un seul mandat et se retira de la politique jusqu’à sa mort en 2013. Il fut un grand dirigeant, salué dans son pays et dans le monde entier. Nous eûmes la grande chance de l’avoir eu pour fondateur et dirigeant de notre démocratie.
Les leçons que nous avons apprises de Madiba peuvent se résumer ainsi : la croyance en un idéal et le fait que le plus grand acte d’humanité est de diriger avec désintéressement, dévouement et éthique.
Le meilleur hommage que nous puissions rendre à Madiba est de travailler à l’aboutissement de ses idéaux qu’étaient une Afrique du Sud non-raciale, non-sexiste et prospère et un monde en paix avec lui-même. Cet idéal n’est pas encore achevé, mais nous nous engageons à contribuer à sa réalisation.
Regardons « Un Long Chemin vers la Liberté » et cherchons en nous-mêmes l’esprit de Madiba ».
Le film « Mandela : Un long chemin vers la liberté » projeté à l’issue de ce discours retrace le parcours exceptionnel de Nelson Mandela jusqu’à son élection. Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Tembu, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d’avocats noirs et devenir un des dirigeants de l’ANC. Son arrestation le sépare de Winnie, l’amour de sa vie, qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC. À travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond plus que jamais avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique, faisant de lui l’homme clef pour sortir son pays, l’Afrique du Sud, de l’impasse où l’ont enfermé quarante ans d’apartheid. Il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement. Inspiré de l'autobiographie du Prix Nobel de la Paix, « Un long chemin vers la liberté », initiée en 1974 au pénitencier de Robben Island, ce film a notamment reçu le Prix de la Meilleure Chanson pour « Ordinary Love » de U2 aux Golden Globes 2014
Titre original : Mandela : Long Walk to Freedom de Justin Chadwick (2013), Durée : 2H19 mn
MESSAGE DE CONDOLEANCES DU PRESIDENT RAMAPHOSA A L’OCCASION DU DECES DE DAVID GOLDBLATT
MESSAGE DE CONDOLEANCES DU PRESIDENT RAMAPHOSA A L’OCCASION DU DECES DE DAVID GOLDBLATT
Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a exprimé sa profonde tristesse à l’annonce du décès du célèbre photographe sud-africain et titulaire de l’Ordre national de l’Ikhamanda, David Goldblatt.
David Goldblatt, qui s’est éteint à l’âge de 87 ans, était l’un des photographes les plus célèbres d’Afrique du Sud dont le travail a été salué dans le monde entier. « Nous venons de perdre un autre de nos photographes de renom qui, à travers son objectif, s’est forgé la réputation de témoin privilégié des luttes de notre peuple. Il a saisi le système de valeurs morales et sociales qui caractérisait les Sud-Africains à l’époque de l’apartheid dans l’espoir de peser sur le changement politique. Notre pays reste fier de sa contribution au portrait de notre société et de la marque indélébile qu’il laisse dans notre culture collective. Nous souhaitons présenter nos plus sincères condoléances à sa famille. Qu’il puisse reposer en paix ».
Communiqué de la Présidence de la République, 25 juin 2018
DISCOURS DE L’AMBASSADEUR RAPU MOLEKANE A L’OCCASION DE LA FETE DE LA LIBERTE
DISCOURS DE L’AMBASSADEUR RAPU MOLEKANE A L’OCCASION DE LA FETE DE LA LIBERTE
PARIS
28 AVRIL 2018
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Chers collègues,
Soyez les bienvenus aux célébrations du 24e anniversaire de notre Journée de la Liberté qui a pour thème « L’année de Nelson Mandela : vers une concrétisation totale de notre liberté grâce à une transformation socio-économique radicale ».
2018 marque le 100e anniversaire de deux véritables icônes: Albertina Sisulu et Nelson Rolihlaha Mandela dont la contribution à notre combat pour la liberté fut aussi déterminante que courageuse. Si nous célébrons aujourd’hui ces deux des phares de notre révolution, pétris d’altruisme, de dévouement et d’éthique, c’est parce que nous cherchons en permanence à suivre leur exemple et à préserver leur héritage.
Nous sommes également réunis ici pour célébrer les avancées majeures qui ont été faites depuis 1994 et reconnaître que notre société est aujourd’hui bien meilleure que sous le régime brutal et meurtrier de l’apartheid. Mais nous devons également nous interroger sur ce qui reste à faire pour atteindre notre objectif qui est celui de vivre dans un pays non raciste, non sexiste et prospère et d’améliorer la qualité de vie de nos concitoyens.
Cette année marque aussi le 30e anniversaire de l’assassinat de Dulcie September, ici en France, une dirigeante et une militante dont la vie et le combat sont comparables à ceux de Mandela et de Mama Sisulu. Nous souhaiterions profiter de cette occasion pour, une fois encore, appeler le gouvernement français à rouvrir le dossier Dulcie september afin de trouver ses assassins et leurs complices. Ce n’est un secret pour personne que la France a collaboré avec l’Afrique du Sud de l’apartheid espérant saper et faire tomber les sanctions internationales et l’embargo sur les armes qui pesaient sur le régime de l’apartheid ; Dulcie September est morte d’avoir voulu le dénoncer.
Au cours des 24 dernières années, notre pays a progressé dans la transformation d’un Etat au service de quelques-uns en faveur d’un Etat engagé au service de tous, noirs et blancs. Nous sommes désormais une démocratie constitutionnelle qui garantit l’Etat de droit et la protection des droits de l’Homme. Nos institutions, toutes indépendantes, jouent leur rôle sans crainte et sans favoritisme.
Notre principal défi concerne le développement socio-économique et l’application de ces droits à la majorité pauvre et noire de ce pays. Les trois plaies que sont la pauvreté, le chômage et les inégalités ont poussé notre gouvernement à adopter le thème de « la transformation socio-économique radicale » et à l’inscrire dans notre Plan de développement, lui-même aligné sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda 2030 des Objectifs de développement Durable de l’ONU.
Depuis l’élection de notre nouveau président, Cyril Ramaphosa, au début de cette année, à l’issue d’une transition sans heurts, nous sommes entrés dans une période positive et même d’euphorie. La communauté internationale regarde à nouveau notre pays avec attention et de manière positive, ce qui est une forme de reconnaissance pour la manière dont nos nouveaux dirigeants se sont engagés dans la lutte contre le cancer de la mauvaise gouvernance, de la corruption et du mépris de l’Etat de droit.
C’est aussi une manière de rendre hommage à l’engagement de nos dirigeants envers les principes éthiques et humains qu’avaient embrassés Mandela et Mama Sisulu et d’admettre que le programme de transformation socio-économique est à la fois irréversible et impératif pour le succès de notre démocratie. Ce dernier sera mis en place de manière responsable et ouverte. Il comprend l’expropriation sans compensation et d’autres programmes dont l’objectif est de restaurer sans plus attendre la dignité des plus pauvres et des exclus de notre société.
L’esprit de renouveau, d’unité et d’espoir qui s’est emparé de notre pays et qui a attiré l’attention du monde entier doit se transformer en investissements locaux et internationaux massifs. C’est ainsi que le Président Cyril Ramaphosa a nommé quatre délégués à l’investissement et va réunir d’ici quelques mois une conférence sur ce sujet. L’Afrique du Sud est définitivement ouverte aux affaires. Les opportunités sont nombreuses dans tous les secteurs de l’économie : l’agriculture, les mines, le textile, l’industrie, l’automobile, les télécommunications, les infrastructures, les transports…
Le gouvernement a établi, au sein du ministère du Commerce et de l’Industrie, un bureau des investissements chargé de regrouper et de traiter toutes les questions relatives aux investissements comme les autorisations, les mesures d’incitation et les réglementations.
Nous sommes, par ailleurs, conscients que notre développement et notre croissance sont liés à ceux de l’Afrique australe, du continent et du monde. Nous ne saurions être un îlot de succès et de prospérité dans une mer de pauvreté, d’instabilité et de troubles. C’est dans ce contexte que, en tant que présidente actuelle de la SADC, l’Afrique du Sud encourage de manière permanente ses voisins et la région à trouver des solutions collectives aux défis qui se posent à tous. Les développements inquiétants qui se produisent chez certains de nos voisins nous interpellent et nous travaillons de manière constante avec les institutions de la SADC pour trouver des solutions durables. Nous estimons, en effet, que le dialogue et la mobilisation sont les meilleurs moyens de résoudre nos différends et que la guerre ne peut mèner qu’à la destruction et à la misère.
Nous travaillons d’arrache-pied pour accélérer le processus d’intégration économique régional et pour mettre en œuvre la marché commun de la SADC qui est le fondement de notre future intégration dans l’ensemble du continent africain et de l’Union africaine telle que définie dans l’Agenda 2063 : « L’Afrique que nous voulons ». Petit à petit le rêve de nos aïeux devient réalité. Le marché commun africain, la monnaie unique africaine, le passeport unique prennent forme et sont en voie de concrétisation.
Nous continuons à assumer nos responsabilités en tant que membre de la Communauté internationale. Nous en voulons pour preuve le rôle actif que nous jouons au sein de l’UNESCO et dans les autres agences multilatérales. Nous sommes convaincus que l’organisation des Nations unies reste la première institution capable de défendre les intérêts de tous. Nous estimons toutefois que certains de ses organes nécessitent une réforme rapide et notamment le Conseil de Sécurité qui n’a pas changé depuis le sa création. C’est parce que nous pensons cette réforme nécessaire que nous avons postulé comme membre non-permanent de ce Conseil. Si nous sommes élus, nous favoriserons un programme de réformes qui permette la représentation des pays du Sud.
Nous observons avec inquiétude que certains pays du Conseil de sécurité qui se réclament du multilatéralisme agissent en réalité de manière unilatérale et prennent des initiatives parallèles passant outre l’avis des agences onusiennes. Ceci est regrettable et devrait être banni et condamné.
L’Afrique du Sud et la France ont des relations cordiales et chaleureuses. Ces relations sont jalonnées de visites réciproques à haut niveau et de partage d’information dans tous les domaines de l’activité humaine. Nos relations économiques et commerciales reposent sur des bases saines. Nous coopérons et gérons nos relations bilatérales à travers le Forum de Dialogue Politique qui couvre l’ensemble des relations bilatérales entre nos deux pays et qui a tenu sa dernière réunion à Paris le mois dernier. Nous avons décidé de promouvoir ce forum en le faisant présider par nos ministres des Affaires étrangères et en y incluant tous les autres dialogues menés jusqu’à présent séparément comme la Commission économique conjointe, la défense, la sécurité…Ce Forum de dialogue politique nouvelle version sera inauguré par nos ministres sous peu.
Si nous sommes satisfaits de nos relations économiques et commerciales avec la France, nous estimons que nous pouvons faire mieux. Nous pouvons, en particulier, réduire le déficit commercial qui aujourd’hui est en faveur de la France. De même, nous estimons que la France peut davantage aider les PME sud-africaines à pénétrer le marché français. Il y a à l’heure actuelle 350 entreprises françaises basées en Afrique du Sud pour seulement 25 entreprises sud-africaines basées en France. La France exporte 20 milliards de biens et de services en Afrique du Sud alors que nos exportations vers la France s’élèvent à 10 milliards. A l’aube de la 4e révolution industrielle, il est essentiel que cet écart se réduise et que nous encouragions des relations commerciales innovantes et équilibrées.
Alors que nous présidons le groupe des BRICS, qui fête ses 10 ans d’existence, et dont le prochain sommet se tiendra en Afrique du Sud cette année, nos priorités consistent à renforcer et étendre les activités de la Banque de développement des BRICS et, dans la perspective de la 4e révolution industrielle, optimiser les partenariats économiques des pays BRICS en vue d’une croissance qui profite à tous. Le sommet des BRICS aura pour thème « Les BRICS en Afrique, collaboration pour une croissance qui profite à tous et une prospérité partagée au cours de la 4e révolution industrielle ». Comme la tradition le veut maintenant, il y aura des sessions entre les représentants des BRICS et les autres dirigeants des formations composées de pays émergeants ou de pays du Sud en dehors des sessions qui concerneront l’Afrique.
Nous sommes aussi à la barre de l’Association des pays riverains de l’océan Indien avec lesquels nous nous sommes engagés à accroître nos relations dans le but d’aboutir à l’économie bleue. L’économie des océans représente un grand potentiel que nous n’avons pas encore exploité et c’est à travers l’Association des pays riverains de l’Océan indien (IORA) que nous espérons y remédier au profit de tous ses membres tout en protégeant l’usage et la sécurité de l’océan.
Alors que nous célébrons le centenaire de Nelson Mandela et d’Albertina Sisulu nous espérons que les membres de la communauté internationale se joindront à nous et aideront, en tant qu’acteurs responsables, notre pays et notre continent à entrer dans la 4e révolution industrielle. Nous devons éviter les menaces de guerre qui pèsent sur nous en raison du protectionnisme, du nationalisme ou du racisme qui refont surface notamment ici en Europe. Nous n’avons qu’une planète, qu’une terre et notre avenir est lié. Trouvons en nous l’esprit de Madiba et faisons de ce monde un endroit meilleur pour tous.